David Sheff est un "daddy cool". Reporter reconnu pour Rolling Stones Magazine, il partage avec son fils aîné Nic cette passion pour l'écriture et le rock. Pour lui, Nic est plus que son fils, c'est son ami. Celui qui l'a soutenu pendant son divorce et qui a assisté à toutes les étapes de son nouvel amour avec Karen, belle maman artiste, également "trop cool". Un "mini moi" qui grandi trop vite et qu'il est en train de perdre...
Car Nic a des problèmes. Des problèmes graves que son père, dans le déni, ne peut voir. Il sèche les cours et se fait virer pour possession de marijuana ? Que celui qui n'a jamais fumé de joints lui jette la première pierre ! Il troque son surf contre des crayons pour s'enfermer dans sa chambre et dessiner des cadavres ? Qui n'a jamais fait de crise d'adolescence ?
Mais Nic est un junkie. Depuis ses 12 ans, il consomme toutes sortes de drogues et à 18 ans son addiction à la méthamphétamine devient son quotidien. Entre deux cures de désintoxication, ses rêves de devenir un grand écrivain s'amenuisent et Nic change. Il ment, il vole, il se prostitue, il se moque de ses relations avec sa famille et ses amis. Il devient un cadavre ambulant à la recherche de sa prochaine dose. Une ombre que son père ne reconnaît plus mais qu'il veut pourtant sauver. Mais comment peut-on sauver quelqu'un qui ne veut l'être ?
Spécialiste des familles dysfonctionnelles (Alabama Monroe, Belgica), le réalisateur belge Felix Van Groeningen passe pour la première fois de l'autre côté de l'Atlantique pour adapter les biographies des "Sheff" père et fils. Une histoire vraie, brutale et émouvante qui ne fait pas dans le sensationnalisme mais s'attarde davantage sur les conséquences de la drogue dans une cellule familiale aux apparences idylliques. Steve Carrell, bouleversant, prête ses traits à ce père courage, complètement paumé face à ce fils devenu un inconnu. Timothée Chalamet, lui, confirme les espérances qu'on avait placées en lui avec Call Me By Your Name et continue de marcher dans les traces de Leonardo DiCaprio, qui avait joué Jim Carroll, poète accro à l'héroïne dans le trop méconnu Basketball Diaries (1995). Un duo qui touche au cœur pour un mélodrame délicat entre flashbacks d'espoirs et successions de rechutes.
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