Un ami m’avait parlé du Clos des Délices à Ottrott et cette adresse me tentait bien. Un dimanche d’hiver, nous avions besoin de fuir la ville, de nous retrouver tous les deux sans aller trop loin pourtant. Alors j’y ai réservé une table.
J’ai pensé que l’on pourrait y déjeuner, puis aller marcher un peu dans la forêt vers le Mont Saint Odile. Le Clos des Délices est un ancien couvent, réhabilité en hôtel. Des religieuses y produisaient de la soie destinée à fabriquer des vêtements pour les prêtres et même pour le Vatican dit-on. Elles ont vendu les bâtiments et les 6 hectares qui leur étaient attenants. Tout cela était devenu trop vaste et difficile à entretenir pour elles douze. Ce tranquille couvent s’est alors métamorphosé en un hôtel doté d’une vingtaine de chambres douillettes, d’une piscine, d’un spa et enfin d’une très bonne table…
Tout juste arrivés, installés au salon et réchauffés par la cheminée, Lucas nous propose son cocktail du jour. Fruits frais de la passion, vodka, une pensée au coin du verre, c’est un élixir de soleil glacé que l’on sirote avec un shooter de crémant d’Alsace. Les mignonnes bouchées au canard et à la noisette qui vont avec nous épatent. Prometteur !
Intime, cosy, d’une élégance un tantinet contemporaine
Réjouis, nous rejoignons notre table, au premier étage. Le restaurant est intime, cosy, d’une élégance un tantinet contemporaine. Nous nous asseyons confortablement et de grandes baies offrent à notre regard la forêt enneigée.
D’abord, on nous apporte un classique foie-gras de canard, mais impeccable. Ensuite, viennent le gravelax de truite du Heimbach, le veau basse température et ses carottes confites… quel miracle. Nos assiettes sont des tableaux. Non : des palettes. Chaque bouchée de craquant, de croquant, de fondant, apporte un parfum, une épice, parle d’une tonalité, d’une touche complémentaire. Tout cela éveille en nous un paysage. J’ai la sensation de manger des couleurs et c’est merveilleux. La promenade que j’attendais commence là.
De merveilleux desserts
La Légèreté Acidulée au Matcha accompagnée de son sorbet Citron - Aneth mérite à elle-seule le détour !
Après les fromages, nos desserts arrivent comme un point d’orgue et méritent, à eux seuls, presque le repas.
La Légèreté acidulée au Matcha flirte avec la verdeur du sorbet à l’aneth et au citron. Sa Bulle de pomme, pomme en deux façons vanille crémeux et sablé au beurre pomme de sucre croquant, gourmande à l’intérieur, est un mirage, une surprise, un bijou.
Nous quittons cette table ravis et rêveurs. Nous nous promettons de revenir non pas le temps d’un déjeuner de dimanche mais celui de tout un week-end, pour explorer d’autres plats, vivre d’autres variations des expériences intimes, sensorielles, façonnées avec art par le chef Mathieu Klein et le chef pâtisser Jean-Noël Pantzer.
Vos chic avis