A l'heure de déjeuner, remontant la rue du faubourg de Saverne, quartier que je connaissais mal, je me suis assise, presque par hasard, à l’une des tables de la terrasse du Mandala. Découvrant la carte, puis l’intérieur de l’établissement, ma curiosité allait croissant : s'agissait-il d'un restaurant alsacien ou asiatique ? D’un espace associatif ? A vrai dire, le Mandala est plus que tout cela.
C’est ce que m’a expliqué chaleureusement Fréderic, venu prendre ma commande. Frédéric est l’un des trois fondateurs de ce lieu insolite. Je vous recommande d’y dîner ou bruncher à la faveur de l’une des nombreuses propositions musicales auxquelles le Mandala s’ouvre.
Au point de départ et au cœur de cette belle aventure, se trouve –évidemment- un mandala, somptueux tableau que Frédéric a rapporté de Katmandou, après cinq semaines de treck au Népal. Je vous invite à le contempler dans le lounge situé à droite de l’entrée.
Représentation de l'univers, symbole alchimique et syncrétique, les quatre portes du Mandala s’ouvrent à vous. Il vous suffit juste de choisir le chemin qui nous convient le mieux ! La porte Sud, rouge, est celle de la gastronomie, alsacienne et asiatique à la fois. La porte bleue, celle du Nord, mène aux arts, à la musique, à la Blue Note. La porte Ouest s’ouvre au monde associatif : le Mandala offre de nombreuses salles pour les conférences, les rencontres, le débat, la controverse. Enfin, la porte Est nous guide vers le bien-être, la médiation et le détachement via une variété de pratiques propres à nous faire du bien. L'enjeu : faire tourner l'énergie qui pénètre en ces lieux dans le bon sens !
Vous comprenez là combien le nom de Mandala trouve ici tout son sens : Frédéric a toujours rêvé d'un endroit à lui où accueillir les autres, un lieu synergique, ouvert à tous les enthousiasmes, profondément humain et vivant. Entrepreneur chevronné, passionné par la magie des voyages, Frédéric croit en ces expériences et en ces rencontres qui changent une vie. Rien à voir avec des coïncidences évidemment, Fred est de ceux qui croient aux conjonctions signifiantes, aux signes quasi mystiques qui annoncent les grandes rencontres.
Et c’est avec Stéphane, jeune chef vosgien rencontré en Angleterre que Frédéric a choisi de donner vie au Mandala. Frédéric n’aurait pas pu se lancer non plus dans l’aventure sans Nicole, dont le sourire l’a séduit lors de la projection de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu et chez les parents de laquelle il a découvert la cuisine vietnamienne.
Midi et soir, grâce à eux, le Mandala nous régale de spécialités asiatiques facétieusement alsaciennes et vice versa, avec de jolis miracles qui sortent agréablement de l'ordinaire ! Tout se prépare dans des cuisines dans lesquelles on peut glisser l’œil, sous la sensuelle bienveillance de la divinité de grès rose, Kimala. Cette figure souriante et gracieuse est perchée sur un nuage. Conçue de mains d'Alsacien, son affolante paire de seins précipite les plus rêveurs d’entre nous bien loin des nuits vosgiennes !
Mais tout le charme de l'endroit vient de la vie qu'il génère : concerts, lectures, brunchs, ateliers de yoga, conférences, vulgarisation politique pour enfants, ateliers de cuisine intergénérationnels… le Mandala est un carrefour qui vit jour et nuit au gré des talents de ses invités et qui bruisse de bien des conversations. Peut-être nous rencontrerons-nous là-bas !
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